La Grande Guerre a mobilisé l'ensemble de la nation et les femmes ont participé activement à la victoire. Les hommes exercent la force virile et défendent la patrie mais la guerre en s'inscrivant dans la durée brouille les rôles de chacun. Après le conflit, les autorités politiques souhaitent renforcer les stéréotypes masculins et féminins. La guerre fait triompher la masculinité, les hommes sont héroïsés alors que les femmes sont reléguées au second plan. Après l'armistice, on s'interroge sur l'avenir professionnel des femmes car il est évident qu'elles ne vont pas continuer à fabriquer des obus ou à confectionner des habits militaires. Au retour des hommes mobilisés, elles cèdent leurs places et s'effacent. Le retour au foyer des femmes est incontestable, pour la paix sociale, pour le devoir naturel des femmes à assurer la pérennité de la « race » et le maternage des enfants et des soldats. Les politiques natalistes sont omniprésentes dans la société de l'entre-deux-guerres. Les féministes et les syndicalistes sont contre le travail des femmes dans les grandes entreprises particulièrement en métallurgie car ce travail affecte leur santé et leurs capacités reproductrices. Dans les campagnes, la situation est différente, les femmes espèrent un retour à la normale avec un travail moins intense. Mais beaucoup d'entre elles continuent à travailler comme les hommes. Le monde paysan est très touché par la guerre. En effet, on compte près de 500000 morts, 400000 blessés et de nombreux mutilés. La femme occupe alors une place importante dans ce milieu, les veuves et les mères célibataires deviennent chefs d'exploitations. Mais les plus jeunes préfèrent quitter les fermes pour travailler en ville dans les usines. L'exode des unes entraîne le travail des autres. Mais il est difficile de connaître le parcours de chaque travailleuse.
Pendant le conflit, les revendications féministes sont abandonnées, mais après la guerre elles réclament une reconnaissance avec des droits civils et politiques. Cependant, au fil des années, ce mouvement va s'estomper. Georges Desdevises du Dézert, dans ses Devoirs d'après-guerre, décrit les mesures que doit accomplir la nation pour sa reconstruction et comme beaucoup de politiques et d'intellectuels, il prône un retour à la normale. Selon l'auteur, les françaises doivent enfanter afin de repeupler le pays et il les encourage, dans le même temps, à devenir des femmes indépendantes. Cela passe par les études et le travail, il les incite à devenir institutrices. La reconstruction s'effectue également par la lutte contre les vices de la société notamment l'alcoolisme, faiblesse de l'homme selon l'auteur. La France a regagné l'estime des pays alliés par la victoire mais doit réparer les dégâts causés par le conflit. Dans son discours, l'abbé Antonin-Dalmance Sertillanges, conseille lui aussi aux femmes de reprendre leurs rôles de mères pour enrailler le phénomène de classes creuses.
A la fin du conflit, avec le retour des hommes mobilisés, les français et les autorités veulent un retour à la normale loin de l'image véhiculée par le romancier Victor Marguerite. En effet, ce dernier prône la mode à la garçonne, revendiquant l'émancipation de la femme et l'égalité entre les sexes. La France espère que la femme reprenne sa place, celle de la mère car ce modèle est plus rassurant. La Grande Guerre n'a donc pas réellement permis à la femme de s'émanciper puisqu'elle reste sous le contrôle de son mari. Ces idées étant véhiculées en partie par les intellectuels auvergnats.