Depuis la fin du XIXe siècle, l'aviation occupe une place importante en Auvergne grâce à Édouard Michelin, président de l'entreprise Michelin. En effet, en 1889, il participe à la création de l'Aéro-Club de France et lance, en mars 1908, la coupe internationale Michelin dans le but de promouvoir l'aviation. André et Edouard Michelin décrivent dans la brochure Notre Avenir est dans l'Air publiée en 1912, la nécessité de construire des hangars, des ateliers et de former des mécaniciens et des pilotes pour convaincre le gouvernement de développer l'aviation.
Les frères Michelin voient un intérêt particulier à l'évolution des avions à bombardement aérien pour promouvoir leur propre production. Mais le gouvernement s'entête à commander des avions pour l'observation et la reconnaissance. Lorsque la guerre éclate, en Août 1914, la France compte seulement 158 aéroplanes répartis en 24 escadrilles et 5 dirigeables : l'aviation de bombardement est totalement inexistante.
L'avion de chasse se développe entre 1915 et 1916 autour de pilotes charismatiques tels que Raoul Lufbery et Eugène Gilbert. La France prend alors conscience du rôle de l'aéronautique dans le conflit. Pourtant dès 1914, les ateliers Michelin proposent de fabriquer des avions à prix de revient et d'effectuer un don de 100 avions à l'Armée afin de former une escadre. Le but étant de développer l'aviation de bombardement et de démontrer l'efficacité des avions Michelin dans le conflit. Pour la construction des célèbres Bréguet Michelin, les ateliers Michelin ont en charge la construction et l'assemblage de l'avion alors que l'entreprise Renault conçoit le moteur. Pour répondre aux commandes de plus en plus nombreuses, l'entreprise Michelin adopte le taylorisme venu des États-Unis. Le modèle choisi pour les bombardiers est celui de Louis Bréguet car c'est le seul avion capable de porter 400 kg de bombes. Mais il faut attendre le Bréguet Michelin XIV B2 pour que l'avion soit très performant, il a été produit à plus de 1500 exemplaires. Avec l'entrée en guerre des États-Unis, le 6 avril 1917, le contrat Pershing est établi et prévoit la commande de 1300 appareils dont la moitié sont des Bréguet Michelin XIV B2.
L’entreprise Michelin ne fournit pas seulement les appareils mais aussi les moyens d'instruction et d'entrainement car Aulnat est le centre d'essai pour ces avions. Edouard Michelin transforme le « champs d'aviation » en une piste d'atterrissage en béton, la première piste en dur du monde. L'école de bombardement d'Aulnat accueille des Français mais aussi des Américains dans le but de perfectionner ses élèves au tir de précision et à l'emploi de la trainée.