Avec l'occupation des huit départements français, l'économie et l'agriculture françaises sont complètement déstabilisées, la France doit donc se réorganiser. Mais le conflit avançant, les pénuries et le rationnement s'installent et des inégalités subsistent au sein de la population française. En effet, les citadins subissent de plein fouet les privations alors que les paysans, vivants en autarcie avec les produits de la ferme s’en sortent mieux. La reprise économique observée en 1915 ne remonte pas le moral des français car ils doivent faire face à l'inflation des prix. Une telle augmentation des prix laisse présager un avenir de plus en plus sombre. Les soldats sont prioritaires sur les civils et le gouvernement doit nourrir plus de huit millions d'hommes mobilisés. Les français semblent accepter les privations au nom de l'effort patriotique. Tous les produits alimentaires augmentent mais le pain connaît une augmentation moins significative. Avant la guerre il coûte 43 centimes, puis en 1918 son prix passe à 50 centimes. Une augmentation du pain trop brutale n'est pas envisageable car il est à la base de l'alimentation française. Pourtant, dès le premier semestre de 1918, le gouvernement met en place une carte de rationnement pour le pain ainsi que pour le sucre en 1917. Aux privations alimentaires s'ajoute une pénurie de charbon touchant aussi bien les villes que les campagnes françaises alors même que les hivers de 1917 et de 1918 sont les plus froids du XXe siècle. Pour pallier cette pénurie, le gouvernement autorise les déboisements ruraux à la lisière des villes. A la veille du 11 novembre, les pommes de terre, le café, l'huile, le sucre, le chocolat et le saindoux restent introuvables. Pour pallier ces pénuries, le système « D » se met en place.
Le ravitaillement et la modération des prix deviennent un casse-tête pour les autorités locales. La région auvergnate ne souffre pas de disette car beaucoup d'habitants consomment les produits de leur jardin. Mais face à l'arrivée massive des blessés et des réfugiés, la population clermontoise se multiplie. Dès 1915, les premières denrées se raréfiant dans la capitale clermontoise sont la viande, le lait et les œufs, ce qui provoque des altercations au marché Saint-Pierre. La ville de Clermont permet aux plus modestes d'acheter des pommes de terre à prix coûtant. Les parterres du jardin Lecoq sont convertis en culture de choux ; tous les moyens sont mis en œuvre par la ville pour nourrir sa population. Une boulangerie et une boucherie coopératives ouvrent leurs portes avant la fin du conflit. Cependant, face à cette économie difficile, le marché noir se développe également et ne fournit que les plus aisés. Pour exprimer leur mécontentement, les mineurs de Brassac-les-Mines font grève pour obtenir du pain, toutefois les manifestations restent peu nombreuses en Auvergne. La presse locale comme Le Moniteur du Puy-de-Dôme diffuse aussi des recettes de cuisine pour aider les ménagères.
Même si le quotidien des français devient plus difficile, le peuple contribue à la victoire française en participant à quatre emprunts nationaux. En effet, la France récolte plus de 55 milliards de francs. Les auvergnats vont répondre largement aux souscriptions, notamment le Puy-de-Dôme qui a reçu 915 millions de francs, ce qui représente une somme considérable. Cela nous permet de comprendre l'acceptation des auvergnats à se sacrifier au nom de l'effort patriotique pour permettre la victoire.