3,5 millions de soldats sont blessés pendant la Grande Guerre, et dès le début du conflit le Service de Santé est débordé par leur arrivée massive. La prise en charge s'effectue directement dans un poste de secours, au front, puis le soldat est envoyé en fonction de son état de santé dans les hôpitaux à l'arrière. Mais les convois de blessés s'effectuant soit par ambulances, par automobiles, par trains sanitaires ou par ambulances hippomobiles, sont rapidement surchargés. En 1914, le principe est d'éviter de traiter les hommes au front et de les envoyer le plus rapidement possible à l'arrière. Mais les pertes sont très importantes en raison d'une répartition des blessés trop simpliste et des médecins peu qualifiés au front. Le conflit avançant, les techniques de répartition se perfectionnent et la mortalité des blessés baisse. Les soldats pouvant être transportés sont envoyés dans des hôpitaux temporaires ou dans des hôpitaux d'évacuation (de type HoE2, pour des blessés légers ou gazés). Les blessés graves qui ne peuvent supporter d'être transportés, sont opérés sur place dans un hôpital d'évacuation (de type HoE1, pour des interventions chirurgicales).
En 1914, les hôpitaux ne sont pas suffisants pour accueillir les soldats blessés. Les hôpitaux temporaires se mettent alors en place à l'arrière pour répondre aux demandes. Chaque région militaire est divisée en un ou deux secteurs chirurgicaux. La treizième région militaire s'étend sur la région auvergnate et sur la Loire. Pour pallier le manque de lit, la XIIIe région militaire s'organise et ouvre près de deux cents hôpitaux temporaires. Pour cela, elle occupe des écoles, des collèges, des théâtres, des hôtels... Il existe trois types d'hôpitaux temporaires :
- Les Hôpitaux Complémentaires (HC) : hôpitaux civils en temps de paix ou installations dans des lieux publics mis sous administration militaire.
- Les Hôpitaux Auxiliaires (HA) sont sous administration de la Croix Rouge.
- Les Hôpitaux Bénévoles (HB) sont administrés par des municipalités, des associations ou des entreprises.
Les hôpitaux temporaires prennent en charge des blessures dues aux obus, aux grenades ou aux balles ainsi que les soldats gazés et les traumatismes psychologiques appelés obusites ou shell- shock. La Grande Guerre a permis une évolution dans les techniques médicales telles que l’anesthésie, la désinfection des plaies en profondeur avec l’enlèvement des chairs mortifiées, les sutures rapides, la transfusion sanguine et la chirurgie faciale.