L'Arrière

"Française par le coeur, par l'esprit et par l'âme, vous êtes infirmière et épouse à la fois, ainsi que vos enfants, vos blessés ont leurs droits : de votre doux appui chacun d'eux réclame."  Charles Grandmougin

Bergougnan

Le bandage Bergougnan dans la Grande Guerre

L'entreprise clermontoise Bergougnan est réputée pour la robustesse de ses bandages. Au début du conflit les véhicules automobiles sont peu nombreux, et la France préfère utiliser des chevaux. Mais au fur et à mesure, le gouvernement prend conscience de l'importance des véhicules automobiles, il passe donc commande auprès des industriels français et américains. Le gouvernement doit équiper ses véhicules automobiles en bandage, il en commande alors auprès des industriels clermontois. L'usine Bergougnan devient le fournisseur officiel de l'Armée pour les bandages durant la Grande Guerre.

L'importance des pneumatiques est telle qu'à partir de février 1916, un flot de camions se met en place pour ravitailler les soldats lors de la bataille de Verdun. En effet, l'accès à la ville de Verdun s'effectue par deux lignes de chemin de fer ou par une route départementale, mais les lignes de chemin de fer s'avèrent trop faibles pour assurer les besoins des soldats. Le ravitaillement en nourriture et en munition ainsi que la relève des troupes militaires s'effectuent donc par la route départementale. Cette route est surnommée la Voie Sacrée par Maurice Barrès car le ravitaillement est nécessaire pour assurer la victoire sur les Allemands. Un camion passe toutes les 14 secondes sur la Voie Sacrée et toutes les 5 secondes au moment des batailles. Les bandages sont donc mis à rude épreuve, notamment avec les intempéries et les soldats sont contraints de jeter des pelletées de pierre pour éviter que les camions s'enlisent. Les pneumatiques Bergougnan résistent à de telles conditions. Pour répondre aux commandes de la Défense Nationale, les femmes et les enfants sont contraints de remplacer les huit cents hommes mobilisés au nom de l'effort de guerre. L'entreprise Bergougnan a un double devoir vis à vis de l'arrière et vis à vis du front.

 

Le bandage Bergougnan dans la Grande Guerre

Les dix premières semaines de batailles sont très meurtrières pour la France, en effet entre le 6 août et le 13 septembre 1914, près de 320000 de ses soldats sont morts disparus ou prisonniers de guerre. Devant cette situation critique, le 12 octobre 1914, l’assemblée générale des actionnaires de l'usine Bergougnan autorise le prélèvement de 1,5 millions de francs sur leurs bénéfices pour le paiement des allocations accordées aux familles des hommes mobilisés, pour des dépenses occasionnées par la guerre et pour l'ouverture d'un hôpital auxiliaire. Les œuvres de guerre de l'entreprise clermontoise sont très diverses car elles viennent aussi bien en aide aux prisonniers et aux soldats qu’aux réfugiés belges présents à Clermont-Ferrand. L’entreprise tente d'améliorer le quotidien des hommes sur le front en leur envoyant des "Paquets du Soldat". Ils contiennent des vêtements mais aussi des boites d'alcool solidifié et un poncho en caoutchouc pour lutter contre le froid. L’entreprise leur envoie aussi des boites pharmaceutiques comprenant des ampoules d'iode pour désinfecter les blessures ainsi que des cachets à l'hypochlorite de calcium et une boite de sugarmint pour assainir l'eau. En moyenne, l'entreprise envoie plus de 50 paquets par jour. L'entreprise Bergougnan effectue également des dons à diverses œuvres de guerre notamment à l'Ecole professionnelle de rééducation des mutilés de Clermont-Ferrand.