Dès septembre 1914, l’entreprise Michelin décide de transformer un magasin de pneumatiques de quatre étages en hôpital, car ce dernier est doté de deux ascenseurs spacieux qui permettent d’emmener les soldats directement près de leurs lits. Les ouvrières confectionnent du linge, des matelas et les ouvriers le mobilier nécessaire. Le 17 septembre 1914, les deux salles sont prêtes pour accueillir les blessés : l'une de 62 lits et l'autre de 63 lits, et le 22 septembre, le personnel est présent pour accueillir le premier convoi de 63 blessés.
Le conflit avançant, le nombre de lits de l’hôpital augmente à 320, répartis en sept salles. L'hôpital comporte une salle d'opération, une salle de réveil post-opératoire, un laboratoire de microbiologie et de radiographie, une pharmacie ainsi qu'une salle d'appareillage. La radiographie est nécessaire pour analyser les blessures de guerre, hors aucun des sept hôpitaux de Clermont n'en possèdent à l'époque. En novembre 1914, l’hôpital Michelin achète un appareil Gaiffe pour localiser les projectiles. Pour éviter toute épidémie comme la dysenterie, l'hôpital effectue un contrôle alimentaire et un travail de désinfection. Les vêtements des soldats sont aseptisés, tout vêtement abimé est remplacé. Le réfectoire permet aux soldats de prendre leurs repas dans une ambiance familiale. Les soldats en convalescence peuvent également réaliser des travaux manuels comme la peinture, le macramé, le travail du rafia et ont également accès à une bibliothèque. Les communiqués officiels de l'Armée diffusés à 13 heures sont affichés dans toutes les salles et permettent aux soldats d'être informés de l'avancée du conflit. Une terrasse est également installée au troisième étage pour le bien-être des soldats. Tous les dimanches, l'hôpital organise une séance cinématographique et tous les quinze jours des concerts ou des conférences dans le grand réfectoire. Le personnel se compose d'un médecin-chef, d'un chirurgien, de quatre médecins, d'un pharmacien et de son aide, de deux radiologues, d'une infirmière-major, de cinq infirmières surveillantes, d'une masseuse ainsi que d‘une cinquantaine d'infirmières et d‘infirmiers et de vingt-cinq employés divers.
L'hôpital bénévole a accueilli 2914 blessés au 1er juillet 1917 mais nous n'avons aucune indication sur le nombre de décès. Une journée d'hospitalisation revient à 4 fr. 26 par soldat ce qui représente une somme importante pour l’époque.