L'Arrière

"Française par le coeur, par l'esprit et par l'âme, vous êtes infirmière et épouse à la fois, ainsi que vos enfants, vos blessés ont leurs droits : de votre doux appui chacun d'eux réclame."  Charles Grandmougin

Hôpital Auxiliaires N°4 de Brioude

Le comité de la Croix Rouge de Brioude existe depuis la fin du XIXe siècle et il est rattaché au comité du Puy-en-Velay. Les diverses actions du comité brivadois ont permis de récolter des fonds et de créer une réserve en linge et en matelas. L'Hôpital auxiliaire n°4 occupe l'immeuble de l’école libre des garçons, rue Desaix, ancienne école des Frères, et cette installation est approuvée par le ministre de la Guerre en 1895. Lors de la mobilisation générale, le comité brivadois a peu de moyens pour faire fonctionner un hôpital, il organise alors des souscriptions volontaires dans la commune et les cantons voisins. Elles permettent de récolter en peu de jours près de 27 000 francs. Les habitants font également des dons matériels pour l'hôpital. Le 15 août 1914, les locaux sont prêts à accueillir des soldats blessés ainsi que le médecin chef, le Dr Devins. Mais ce dernier ayant des problèmes de santé ne peut s'occuper seul de l'hôpital, le Dr Mouret prend alors en charge le service médical.

Au début du mois d'août 1914, l’hôpital est composé de 49 lits mais ce nombre reste insuffisant. 31 lits supplémentaires sont donc installés. Le 28 août 1914, l'hôpital accueille son premier convoi de 76 blessés et le 12 septembre un deuxième convoi de 83 blessés. Les hôpitaux de la région sont au complet et l’hôpital de Brioude ne pouvant tous les accueillir, c'est le château de Paulhac qui accueille alors les blessés en capacité de marcher.

Plus tard, le Service de Santé décide de réduire le nombre de lits de l'hôpital brivadois à 55 car des hospices à Paulhaguet et à Langeac ouvrent leurs portes aux soldats blessés. L'hôpital auxiliaire n°4 continue de fonctionner paisiblement et l'administration militaire décide de créer un dépôt pour les mobilisés du 86e et du 101e Régiments Territoriaux. Mais le personnel est en nombre insuffisant, ainsi l'hospice civil dirigé par le Dr Devins décide de prendre en charge ces hommes malades. En mars 1915, le Service de Santé est satisfait des services rendus par l'hôpital auxiliaire brivadois et décide alors d'augmenter le nombre de lits, de 51 à 80. En mars 1916, l'hôpital peut accueillir jusqu'à 110 blessés.

Mais une lettre du 3 septembre 1916 du ministère de la guerre annonce la fermeture de l’établissement, ce qui provoque la stupeur des brivadois. Pour montrer leur mécontentement, les habitants signent alors une pétition en 48 heures qui reçoit 2240 signatures. Malgré la mobilisation des habitants et du personnel contre cette décision, le médecin chef, le Dr Devins reçoit l'ordre formel de faire évacuer l’hôpital, le 5 février 1917. Pourtant, l'hôpital auxiliaire n°4 a permis à 746 soldats d'être soignés et cela n'aurait pas eu lieu sans la mobilisation du personnel et des habitants pour l’installation, la nourriture, les médicaments, les soins médicaux, le chauffage et l'éclairage.