Henri Mordacq est né le 12 janvier 1868 à Clermont-Ferrand, d'un père originaire du Nord-Pas-de-Calais et d'une mère auvergnate. Comme son père, il embrasse la carrière militaire et participe aux campagnes du Tonkin et d'Algérie. Il est connu pour ses talents d'escrimeurs et de tireurs.
Dès les premiers jours du conflit, le lieutenant-colonel Mordacq demande de monter au front. A la fin du mois d'août, il est à la tête du 159e Régiment d'Infanterie. Il remporte de nombreuses victoires, puis reçoit le commandement d'Arras. Le 8 novembre 1914, il est blessé par un obus. A la fin du mois, il réclame de revenir sur le front mais le ministre de la guerre, Alexandre Millerand refuse cette demande. Le ministre lui confie une mission d'inspection des hôpitaux temporaires pour débusquer "les planqués".
Au printemps 1915, il est fait colonel et participe à la bataille d'Ypres. Avec ses hommes, ils furent les premières victimes des gaz asphyxiants. En janvier 1916, Henri Mordacq conduit la 24e Division en Artois, à Verdun, au chemin des Dames. En novembre, il est une nouvelle fois blessé par un obus et en ressort avec une commotion cérébrale, la mâchoire brisée et un tympan déchiré. Malgré cela, il refuse d'aller à l'arrière, il décide de retourner sous le feu.
En novembre 1918, Georges Clemenceau devient ministre de la Guerre et président du Conseil. Henri Mordacq devient son chef de cabinet au ministère de la guerre. Il propose la création d'une sous-direction à l'automobile et à la gendarmerie, le développement de l'aéronautique, la motorisation de l'armée et la modernisation des chars. Il dote également le cabinet du ministère de guerre du téléphone, ce qui permettra d'avoir un lien constant avec le front. Il souhaite également procéder à un rajeunissement des cadres supérieurs militaires en instaurant un barème de limite d’âge. Mais ce souhait lui vaudra les foudres de ses pairs. Soucieux du bien-être des poilus, il signe un décret en mars 1918, instituant les bordels militaires des campagnes.
Après la Grande Guerre, il crée le service historique des armées. Il est envoyé alors dans les régions occupées par les Alliés en Allemagne, de 1920 à 1925 et s’inquiètera de la montée du nationalisme. Henri Mordacq meurt le 12 avril 1943 en tombant du Pont des Arts à Paris. Les autorités de l'époque concluent à un suicide.